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Vieux 04/01/2012, 12h21
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Spectacular Spider-Man #107-110



Titres : Original Sin (#107); Sin of Pride (#108); He Who Is Without Sin (#109); All My Sins remembered (#110)
22 pages (#107, 108, 109); 24 pages (#110)
Scénario : Peter David
Dessin : Rich Buckler
Encrage : Brett Breeding (#107, 108, 109); Kyle Baker (#108); Joe Rubinstein (#108); Pat Redding (#108); Many Hands (#110)
Éditeur : Jim Owsley
Cover date : October 1985 (#107); November 1985 (#108); December 1985 (#109); January 1986 (#110)
VF : Nova #103 (08/86) (#107); Nova #104 (09/86) (#108); Nova #105 (10/86) (#109); Nova #106 (11/86) (#110)

A de nombreuses reprises Peter David a donné des conseils d'écriture, que ça soit sur son blog ou dans son excellent ouvrage sur le sujet. L'un des conseils qui revient le plus souvent est sur l'utilité de la mort d'un personnage. Pour le scénariste ce fait ne doit pas être la conclusion de l'intrigue mais au contraire une des bases sur laquelle on bâti une histoire. Ainsi c'est ce principe qu'il a appliqué à l'occasion de l'arc en quatre parties sur Spectacular Spider-Man #107 à 110: The Death Of Jean Dewolff. En effet en plus d'annoncer la couleur dès le titre, la mort de l'officier de police arrive dès les premières pages du premier single. On n'assiste pas à sa mort, son corps est découvert sans vie et toutes les questions que soulèvent sa disparition vont rythmer la première partie de l'arc. Pour ceux qui ne sont pas familier avec le personnage de Jean Dewolff c'est l'une des rares représentantes de l'ordre qui accorda sa confiance au tisseur, lui qui est plutôt considéré comme une menace par la majorité des hommes en bleu de New York. Cette relation privilégiée est donc interrompue brutalement par l'assassinat de l'héroïne, ce qui va métamorphoser Spider-Man, le faisant basculer du statu de redresseur de torts à celui de justicier.


Car le thème principal de cet arc est bien celui de la justice expéditive, de la vengeance personnelle en opposition avec celle encadrée par les textes de lois. C'est pourquoi PaD a décidé par un jeu de symétrie d'opposer les personnages et leurs visions de la justice. Le criminel d'abord: le Sin Eater, celui qui est responsable de la mort de Jean Dewolff et d'autres représentants d'une certaine autorité, sa logique contestable vacille entre la volonté d’éliminer ceux qu'il perçoit comme pêcheurs et l'exécution sommaire. Daredevil et son alter ego ensuite, à la fois super héros collègue de Spidey et avocat au barreau de la grosse pomme, ses idées sur la justice sont figées, il croit en la chance à chacun d'être défendu et jugé de façon honorable et en même temps il rattrape ceux qui sont passés à travers les mailles du système dans son costume d'homme sans peur. Et pour terminer ce tableau il y a Emil Gregg, un habitué de la pension de famille de May Parker, après avoir été sauvagement racketté il perd foi en la société et décide de prendre sa défense en main. Avec Spidey, ces trois personnages représentent les thèses, antithèses et synthèses du sujet: quel est le rôle et implication de l'homme face à la justice et l'injustice?
Il n'y a aucune ambiguïté sur le fait que PaD a voulu traiter du sujet des justiciers solitaires, de leurs motivations et leur impact sur la société qui est réglée par une législation. S'il fallait une preuve supplémentaire on retiendra l'apparition de Charles Bronson dans le numéro 108, lui qui a incarné à plusieurs reprises le personnage décrié du Justicier dans la ville. Ironie du sort, dans le numéro 110 en single le lecteur a droit à une publicité par Mike Zeck sur le Punisher.


Jusqu'ici PaD s'était cantonné à des épisodes légers quasiment consacrés à l'humour, et surtout des formats plus courts comme des stand alone. Avec cet arc c'est une véritable cassure dans la carrière de l'auteur comme pour celle de Spider-Man. PaD a écrit un arc en quatre parties avec une ambiance pesante sur un thème qui lui tient à cœur, le même mois que la sortie du #107 il écrivit une autre histoire de redresseur de torts urbain pour les pages de Spectacular Spider-Man Annual #5. Pour Spidey, la cassure est encore une fois sujette à une forme de symétrie, il a perdu une grande collaboratrice, dont il a appris ses sentiments envers lui après son décès mais il a renforcé une amitié avec Daredevil/Matt Murdock car c'est dans cet arc que tête à corne lui confie son identité secrète. C'est la seule révélation que je ferais concernant le développement de l'intrigue, l’identité et les motivations du Sin Eater sont trop importantes pour l'histoire pour être vulgairement résumées dans cette chronique, car avant tout The Death Of Jean Dewolff est un Whodunnit avec tout ce que ça implique en suspense et en rebondissements.
Cet arc s'est de suite imposé comme une pierre angulaire de la mythologie du tisseur, le jeune auteur qu'était Peter David est rapidement entré dans la cours des grands, dorénavant on sait qu'avec lui on peut s'attendre à tout.

A suivre: Spectacular Spider-Man Annual #5

Dernière modification par EsseJi ; 04/01/2012 à 14h12.
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