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Posté par Eddy Vanleffe |
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j'avoue ne pas pouvoir te suivre sur cette voie.
Comic Box était un magazine tout public sérieux avec pas mal d'articles de fond contenant pas mal d'analyses par rapport à la perception des-dites séries aux states. il y avait toujours une dimension visant à remettre dans le contexte (ce qui dans le monde du comics est super important) ainsi qu'une vison partimoniale très fouillée (renvoi à tel ou tel personnages méconnu) |
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Je n'ai pas remis en cause le sérieux et la profondeur des articles. On ne peut qu'être admiratif de la force de travail de Fournier qui savait combiner passion et érudition tout en restant accessible.
Mais en même temps j'ai toujours eu ce sentiment que "CB" reposait trop sur Fournier et quand un magazine fonctionne principalement sur un rédacteur, forcément, ça le précarise.
(C'est ce qui se passait pour "Première" à l'époque d'Alain Kruger, qui réécrivait pratiquement tous les articles : le résultat était brillant, mais a fini par ressembler davantage à un journal de bord tenu par un mec qu'à un mensuel de cinéma avec différentes sensibilités.)
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le fait que cela parlait essentiellement de super héros et ben..;c 'et un peu normal parce que ça représente quand même à la louche 70 à 80% des étals et surtout 90 à 95% des auteurs qui se font tous un nom ou laisse leur carte de visite dans le genre. cela permet au lecteur de faire des passerelles vers ces titres indépendants si precieux.
Comic Box donnait une photographie précise et pertinente du marché américain dépourvu de sautes d'humeur ou de fanstasmes que l'on trouve fréquemment sur le net. (vous savez, le coup de Marvel qui plombe les FF parce que ça appartient à la Fox...) |
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Là-dessus, on ne va pas être d'accord. Tout tient au(x) sous-titre(s) du magazine : d'abord "le magazine de la bande dessinée américaine", mensonger puisque occultant une partie de ladite BD qui si elle n'est pas majoritaire en part de marché n'en est pas moins importante artistiquement ; puis "le magazine des cultures comics", qui est incompréhensible (ça me fait penser aux "Victoires de la Musique" qui décernent un prix des "musiques urbaines" pour ne pas parler de hip-hop/rap).
La seule fois où j'ai écrit au journal, j'avais demandé pourquoi il n'avait jamais accordé un article (et non des itw !) à propos des livres de Darwyn Cooke (comme ses "Parker"), Mazzucchelli ("Asterios Polyp"), les frères Moon et Ba... Je ne réclamais pas que les super-héros soient relégués au second plan, juste quelques feuilles sur ces auteurs et ces ouvrages. La réponse qu'ils ont publiée était à la fois biaisée (ils croyaient que je voulais lire des itw de Cooke et Mazz, ce que je savais de toute façon impossible) et tendancieuse ("CB" parlait déjà assez des auteurs "alternatifs" - en gros, donc, qui ça pourrait intéresser ?).
Dato a consacré un article au dessin de Mazzucchelli. Mais l'hommage à Cooke était indigne.
Ces "passerelles" que tu évoques, qui auraient tendues par "CB" pour donner envie aux lecteurs de super-héros d'aller vers des trucs indés, ça ne m'a jamais paru saisissant. J'ai au contraire l'impression que le mag compartimentait beaucoup, que les indés étaient toujours les invités spéciaux du sommaire à qui on faisait une place comme on si c'était un quota à respecter. Et parfois d'ailleurs, des auteurs/artistes qui naviguent entre indés et mainstream ne se privaient pas de recadrer tout ça dans les itw (Immonen rappelant à Benkemoun qu'il avait toujours fait du creator-owned...).
Mais ce n'est pas que la faute du journal : les lecteurs de comics se cabrent volontiers sur le pré carré des super-héros et leurs auteurs. Il n'y a qu'à se souvenir des réactions indignées qui avaient suivi le numéro où Dionnet, Istin et Lehman avaient été interrogés sur leur production : beaucoup n'avaient pas toléré que soit accordé autant de place à trois auteurs français dans un mag sur la bd américaine (j'imagine que les mêmes ont dû être perturbés par l'hommage rendu à Moebius plus tard).
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si les éditos avaient ce ton là, c'est parce qu'une frange de lecteur et une certaine génération de ceux-ci qui ont découvert Watchmen etc...en avait un pu marre de passer pour des gogols en comparaison de ceux qui lisent du Bilal ou du Druillet sachant que ces derniers passent pour des attardés pour ceux qui lisent Dune ou des vrais livres et pareil vis ç vis de ceux qui lisent de la vraie littérature comme yasmina kahdra etc...
ca peut paraître puéril, mais ça s'explique tout à fait... |
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Oui, mais les lamentations des fans de comics sur le manque de considération dont ils souffrent et donc souffriraient les super-héros, franchement qu'est-ce qu'on en a à faire ? Il faut grandir un peu. Si on lit des comics de super-héros - et de la BD en général - en se souciant du regard soi-disant condescendant des autres, on n'est pas sorti de l'auberge. On peut le déplorer quand on a quinze ans, mais quand on en a trente ou quarante (et au-delà), on se victimise à peu de frais.
Pour ma part, ça m'a toujours indifféré qu'on me considère comme un gogol parce que je lisais des "illustrés", avec ou sans super-héros, au lieu de romans sérieux, recommandés par les profs ou les critiques ("le milieu autorisé" comme disait Coluche). Alors quand je vois un grand garçon comme Fournier signer des éditos sur cette musique ("bouhou, les z'autres, y sont trop injustes avec les super-héros..."), ouais, je trouve ça vraiment puéril.
J'aimais bien "CB", mais il ne faut pas l'idéaliser maintenant qu'il s'arrête. Je souhaite qu'il redémarre, avec un éditeur sérieux, mais aussi une formule plus équilibrée, conforme à son accroche, et un prix plus abordable.