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Pour ce qui est de Millar, je trouve qu'il s'est vraiment remis en question avec ses dernières productions "Millarworld" : comme il n'a plus la pression, il se fait plaisir et c'est communicatif. Il ne réinvente rien (même s'il s'amuse comme toujours à prétendre ça pour promouvoir ses projets) mais il s'amuse à rendre hommage aux genres qu'il a aimés gamin. C'est facile à lire, rapide, et il attire les meilleurs dessinateurs pour l'accompagner. Il n'est plus du tout dans cette provoc' un peu vaine qu'il a pu entretenir jadis, c'est rafraîchissant.
Bendis, ça va être vraiment intéressant de voir comment il rebondit chez DC : comment il va s'intégrer à cet univers, quel héros il va animer, s'il va modifier son écriture. En tout cas, je considère ça comme une prise de risque car il va être attendu par des lecteurs pas gagnés d'avance. Même ses fans peuvent être surpris. Ce qui est certain, qu'il aborde ça comme un vrai défi (il s'est demandé "comment se faire peur"). Et son départ de Marvel entraîne forcément une redistribution des cartes chez les "big two".
Après que ce soit de nouveaux ou plus anciens auteurs sur lequel on tilte, c'est vraiment l'occasion qui fait le larron. King, je l'ai abordé sans a priori, et ce qui m'a séduit, c'est que plus j'avance, plus je trouve qu'il monte en puissance, sensation rare. En parallèle, ces derniers temps, j'ai re-tenté des scénaristes à côté desquels j'avais l'impression d'être passé, voire d'être allergique : j'ai (re)lu Remender, un peu de Hickman, et si tout ne m'a pas comblé, j'ai mesuré que parfois il fallait laisser du temps au temps. Je n'étais pas prêt à l'époque, pas assez ouvert : je ne suis pas devenu converti, mais ça m'a prouvé qu'il ne faut pas s'arrêter à une première mauvaise impression.
Le style est souvent assimilé à des tics d'écriture, qui peuvent vite horripiler, sur lesquels on bloque, on se ferme. Mais parfois ça fermente, ça fait son chemin, laborieusement, et on finit par apprécier progressivement, ou à retardement.
Et puis il faut se méfier de ce qu'on attend. Plus j'avance, moins j'attends parce que cette attente ressemble plus à une limite que je me fixe. Je préfère recevoir chaque épisode, chaque arc comme une proposition : parfois ça fonctionne du premier coup et il faut ensuite confirmer, ou alors c'est un peu moins fort et je décide ou non d'insister.
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